Déclaration du CNDEA au sujet des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation

Le Conseil national de développement économique des Autochtones (CNDEA) accueille favorablement l’engagement du Canada à renouveler la relation entre le Canada et les Autochtones et à avancer sur la voie d’une réconciliation fondée sur la reconnaissance des droits, le respect et le partenariat par la mise en œuvre des recommandations de la Commission de vérité et réconciliation (CVR).

Le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada porte sur une période sombre de l’histoire du Canada et propose une voie à suivre pour que tous les Canadiens puissent commencer à guérir de l’héritage catastrophique des pensionnats indiens et de la discrimination raciale. Malgré l’héritage difficile qu’il décrit, le rapport de la CVR est tout de même ambitieux puisqu’il parle d’une réconciliation qui « doit inspirer tant les Autochtones que les non-Autochtones de partout au pays à transformer la société canadienne afin que nos enfants et nos petits-enfants puissent vivre ensemble dans la paix, la dignité et la prospérité sur ces terres que nous partageons. »

C’est cet esprit de transformation et cette visée que le CNDEA désire encourager et renforcer en mettant l’accent sur l’importance de la participation économique des Autochtones à l’avancement de la réconciliation. Nous avons une vision : des économies autochtones dynamiques, caractérisées par l’autosuffisance économique et l’égalité socioéconomique avec le reste du Canada. Nous voulons concrétiser cette vision dans le cadre d’une relation de respect mutuel, en travaillant avec le gouvernement du Canada, afin de jouir des mêmes résultats sociaux et économiques que le reste du Canada.

Parvenir à une véritable réconciliation sera le travail de générations, mais nous pouvons commencer dès maintenant en prenant des mesures qui profiteront aux communautés autochtones à court terme. Dans la recommandation 92, la CVR propose une approche à l’égard de l’égalité économique. Nous demandons au gouvernement de travailler avec le secteur des entreprises du Canada pour mettre en œuvre cette recommandation, et de faciliter la réussite en levant les obstacles au développement économique des Autochtones, en assurant accès au capital et en améliorant les résultats sociaux pour les Autochtones.

Recommandation 92 :

Nous demandons au secteur des entreprises du Canada d’adopter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones en tant que cadre de réconciliation et d’appliquer les normes et les principes qui s’y rattachent dans le cadre des politiques organisationnelles et des principales activités opérationnelles touchant les peuples autochtones, leurs terres et leurs ressources. Les mesures demandées comprennent, mais sans s’y limiter, les suivantes :

i. s’engager à tenir des consultations significatives, établir des relations respectueuses et obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones avant de lancer des projets de développement économique;

ii. veiller à ce que les peuples autochtones aient un accès équitable aux emplois, à la formation et aux possibilités de formation dans le secteur des entreprises et à ce que les collectivités autochtones retirent des avantages à long terme des projets de développement économique;;

iii. donner aux cadres supérieurs et aux employés de l’information sur l’histoire des peuples autochtones, y compris en ce qui touche l’histoire et les séquelles des pensionnats, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, les traités et les droits des autochtones, le droit autochtone et les relations entre l’État et les autochtones. À cet égard, il faudra, plus particulièrement, offrir une formation axée sur les compétences pour ce qui est de l’aptitude interculturelle, du règlement de différends, des droits de la personne et de la lutte contre le racisme.

Plus précisément, le CNDEA recommande que le premier ministre du Canada ordonne à ses ministres d’élaborer des plans d’action pour la réconciliation qui fixeraient des objectifs concrets et mesurables permettant de progresser sur la voie de la réconciliation au sein de toutes les entités du gouvernement fédéral; et que l’état d’avancement de ces progrès fasse l’objet de rapports publics chaque année. En outre, le CNDEA est d’avis que tous les ordres de gouvernement et le secteur des entreprises du Canada doivent faire preuve de leadership et reconnaître leur rôle dans la réconciliation en adoptant des plans d’action pour la réconciliation qui sont pertinents compte tenu de leurs mandats, et qu’ils contribuent activement au processus de réconciliation qui conduira tous les Canadiens, tant autochtones que non autochtones, au bien-être et à une prospérité partagée dans tout le pays.

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