Lancement du Réconciliation économique autochtone de 2019

Le Conseil de développement économique des Autochtones lance son rapport « Réconciliation économique autochtone : Recommandations sur la réconciliation et la croissance économique inclusive pour les peuples autochtones et le Canada »

Ottawa, On., 10 décembre 2019 – Afin de mettre de l’avant des idées et des recommandations sur la façon de faire des progrès au chapitre de la réconciliation économique, le Conseil a présenté une série de trois conférences, en 2017 et 2018, sur la réconciliation économique et la croissance inclusive au Canada. La série s’intitulait « Élargir le cercle : Que peuvent signifier la réconciliation et la croissance inclusive pour les peoples autochtones et le Canada ? » Ces conférences ont été organisées en partenariat avec l’Association nationale des sociétés autochtones de financement (ANSAF), le Forum des politiques publiques (FPP) et l’ancien ministère des Affaires autochtones et du Nord Canada (AANC).

L’intérêt pour cette série découle de la recherche que le Conseil a réalisée en 2016, qui a démontré que si les Autochtones bénéficiaient des mêmes possibilités et si la main-d’œuvre autochtone était pleinement mobilisée, cela pourrait engendrer une contribution annuelle de 27,7 milliards de dollars au PIB canadien.

Le Rapport de réconciliation économique autochtone et ses recommandations sont le résultat de ce que le Conseil a entendu au cours de ces forums et reposent sur le Rapport d’étape de 2019 sur l’évolution de l’économie des Autochtones. Ce rapport indique que les résultats économiques globaux des peuples autochtones du Canada s’améliorent, mais qu’ils ne sont pas en voie d’atteindre les objectifs de 2022 en matière de parité économique des Autochtones. Le rapport conclut que le gouvernement du Canada doit prendre des mesures concrètes, significatives et claires en vue de combler les écarts entre les Autochtones et les non-Autochtones. L’engagement envers la réconciliation avec les peuples autochtones n’est pas une question partisane; il s’agit de l’honneur de la Couronne, fondé sur les droits autochtones existants qui sont protégés et reconnus en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982. Toutefois, la réconciliation ne relève pas uniquement de la responsabilité du gouvernement; tous les Canadiens doivent y contribuer.

Ce rapport est divisé en deux parties. La première La première partie présente quatre recommandations clés, qui s’appuient sur les thèmes et les enjeux communs qui ont été soulevés lors des trois forums.

  1. Approvisionnement : Mettre sur pied un répertoire d’entreprises autochtones qui soit exhaustif et facile d’accès (semblable à la base de données « Supply Nation » en Australie), et à fournir un financement significatif aux entreprises autochtones afin qu’elles soient plus sensibilisées et mieux préparées aux occasions d’approvisionnement.
  2. Accès aux capitaux : Financer adéquatement les institutions financières autochtones (IFA) et sur le transfert à ces dernières de la programmation relative au développement économique. De plus, les recommandations demandent que les IFA bénéficient de protections pour les pertes sur prêts afin de permettre aux entreprises autochtones d’avoir accès à d’autres formes classiques de capitaux.
  3. Renforcement des capacités : Mettre en place des mesures incitatives, y compris du financement, des stages et des bourses, afin d’accroître la participation des Autochtones à la formation entrepreneuriale et à la certification, et d’encourager les établissements d’enseignement postsecondaires à améliorer l’accès à ces programmes pour les apprenants autochtones.
  4. Partage de la richesse : Mettre en œuvre des stratégies et des options novatrices pour accroître la participation financière et l’intervention des peuples autochtones dans l’exploitation des ressources, et pour soutenir la croissance des économies traditionnelles et la participation à la gérance environnementale.

La deuxième partie donne un aperçu de chacun de ces trois forums. Par exemple, le forum des Premières Nations a porté sur des mesures concrètes pour se soustraire de la Loi sur les Indiens. De son côté, le forum des Métis a souligné l’importance des droits des Métis en ce qui concerne la réconciliation économique. Finalement, le forum des Inuit a insisté sur l’importance d’une mise en œuvre appropriée des accords sur les revendications territoriales. Les trois forums ont démontré l’importance d’une approche fondée sur les distinctions en matière de réconciliation économique. Bien qu’il y avait des thèmes communs aux trois forums, certains éléments de ce que nous avons entendu lors de ces rencontres étaient uniques du point de vue des Premières Nations, des Métis et des Inuit, ce qui montre l’importance d’adopter des approches fondées sur les distinctions en matière de réconciliation économique.

Le CNDEA prévoit organiser trois forums de suivi en 2022. Un rapport de suivi sur la réconciliation économique sera publié en 2023 et il inclura des données provenant du Rapport d’étape de 2022 sur l’évolution de l’économie des Autochtones. Le CNDEA se servira de ces outils pour suivre, surveiller et évaluer la progression de la réconciliation économique au Canada. Le présent rapport sera lié à une stratégie plus vaste en matière de développement économique des Autochtones, dans laquelle le développement économique constitue un élément clé et un moteur du bien-être des collectivités autochtones. Les recommandations de ce rapport seront utilisées par le Conseil lors de discussions pendant ses rencontres avec les ministres et les représentants du gouvernement.

Le CNDEA invite les organismes autochtones à faire connaître le présent rapport au sein de leurs réseaux, exhorte le milieu des affaires du Canada à prendre un engagement concret à l’égard de la réconciliation, et demande aux Canadiens de s’informer au sujet de ces questions et de diffuser cette information.


Conseil national de développement économique des Autochtones

Établi en 1990, le CNDEA est un organisme nommé par le Ministre des Services aux Autochtones en conseil et dont le mandat est de fournir au gouvernement du Canada des conseils sur les politiques stratégiques concernant les questions relatives au développement économique des Autochtones. Composé de chefs de file communautaires et de dirigeants d’entreprises provenant des Premières Nations, des Inuits et des Métis de tout le Canada, le Conseil aide le gouvernement à répondre aux besoins uniques et aux circonstances particulières des peuples autochtones au Canada.